Syndrôme du bébé secoué, comment prévenir ?

Syndrome du bébé secoué : explications, risques, symptômes

Le syndrome du bébé secoué (SBB) concerne chaque année des centaines de nourrissons en France – plus d’une victime par jour est recensée (selon Santé Publique France). Mont Roucous fait le point sur cette forme de maltraitance qui représente la forme la plus grave du traumatisme crânien chez l’enfant.

Contents

Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué ?
Quels sont les enfants concernés par le syndrome du bébé secoué ?
Quels sont les risques quand un bébé est secoué ?
Syndrome du bébé secoué: quels symptômes?
Comment prévenir le syndrome du bébé secoué ?
Que faire lorsqu’un bébé a été secoué ?

En France, environ 400 jeunes enfants seraient victimes chaque année du syndrome du bébé secoué. Mais de quoi s’agit-il concrètement ? Quels sont sont les symptômes de ce syndrome et les séquelles qu’il peut engendrer chez le bébé ? Comment prévenir les risques ? Le blog Mont Roucous répond à toutes vos interrogations sur le sujet.

Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué ?

Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien grave (nommé traumatisme crânien non accidentel) provoqué chez le jeune enfant par un ou plusieurs secouements volontaires. Concrètement, le traumatisme survient lorsque le nourrisson est violemment secoué de manière continue par un adulte perdant le contrôle de ses émotions.
Le plus souvent, l’enfant est empoigné au niveau du thorax, ou sous les aisselles. Sous l’effet des secousses, la tête du bébé va balancer d’avant en arrière, et/ou sur les côtés ; son cerveau va alors heurter les parois de sa boîte crânienne, entraînant des saignements et des lésions cérébrales graves.
À savoir: les symptômes du syndrome du bébé secoué peuvent apparaître dès 5 secondes de secouements.

Quels sont les enfants concernés par le syndrome du bébé secoué ?

Selon les dernières données communiquées par Santé Publique France, 400 bébés en moyenne seraient chaque année victimes d’un traumatisme crânien non accidentel (TCNA) provoqué par des secouements volontaires. Mais, comme le précise le site officiel de l’Assurance Maladie, cette forme de maltraitance est « certainement sous-évaluée en raison de diagnostics non posés et d’une sous-déclaration du syndrome du bébé secoué ».
Ce sont les enfants de moins d’un an qui sont le plus concernés : dans deux tiers des cas déclarés, les nourrissons ont moins de 6 mois – entre 2 et 4 mois en majorité selon la Haute Autorité de Santé (étude de 2017) et la campagne de sensibilisation « Stop Bébé secoué » de 2022. Cependant, les enfants peuvent être victimes du syndrome jusqu’à l’âge de 4 ans.

Quels sont les risques quand un bébé est secoué ?

Les conséquences d’un traumatisme crânien non accidentel sont généralement extrêmement graves pour l’enfant : un bébé sur 10 en moyenne (Santé Publique France) décède, et 75 % des bébés secoués garderont toute leur vie des séquelles irréversibles provoquées par les lésions cérébrales, neurologiques, de la moelle épinière et/ou oculaires que l’on constate chez les victimes.
Les conséquences des secouements peuvent être immédiates, ou apparaître plus durant les mois ou les années qui suivent. Elles se manifestent sous différentes formes :

Séquelles intellectuelles et motrices: retards du développement psychomoteur et des apprentissages, crises d’épilepsie, paralysies, convulsions, déficits auditifs…
Séquelles comportementales: troubles du comportement, troubles du sommeil et de l’alimentation…
Séquelles visuelles pouvant aller jusqu’à la cécité

Syndrome du bébé secoué: quels symptômes?

Plusieurs symptômes peuvent évoquer un syndrome du bébé secoué.

Modification/perte du tonus musculaire ou, à l’inverse, rigidité du corps
Somnolence, léthargie et trouble de la conscience pouvant aller jusqu’au coma
Apnée sévère (l’enfant cesse de respirer), arrêt cardio-respiratoire dans les cas les plus graves
Convulsions répétées
Diminution des compétences
Troubles de la coordination
Pâleur extrême
Vomissements en jet non accompagnés de fièvre et de diarrhées, refus de s’alimenter, diminution de l’appétit
Troubles oculaires (mouvements anormaux des yeux, pupilles de dimensions illégales, louchement…)
Regard figé sans réaction aux stimuli, perte de contact avec l’enfant
Grande irritabilité, pleurs inhabituels, perte des sourires et du babillage

Pouvant varier selon les enfants, les symptômes surviennent généralement juste après les secouements.
À savoir: les bébés secoués ne portent pas souvent de marques de coups ou de blessures puisque les dommages causés par les secouements sont principalement des liaisons internes.

Comment prévenir le syndrome du bébé secoué ?

Être parent ou garder un jeune enfant n’est pas toujours une chose facile. Le manque de sommeil, la difficulté à calmer un enfant qui pleure régulièrement, ou qui est sujet aux coliques du nourrisson, les tracas de la vie quotidienne, l’éventuel manque de soutien sont autant de facteurs qui peuvent nous rendre vulnérables et empêcher certaines personnes de contrôler leur colère face aux pleurs inconsolables d’un enfant. La dépression du post-partum ou une charge mentale trop importante pourrait être également à l'origine d'un manque de contrôle.
Cependant, plusieurs solutions peuvent être mises en place lorsque vous vous sentez dépassé par les événements, et que vous ne parvenez plus à garder le contrôle de vos émotions.

Si vous le pouvez, faites appel à votre conjoint(e) ou à un proche et confiez-lui la garde du bébé le temps que vous retrouviez votre calme.
Si vous êtes seul(e), mettez le bébé dans son lit en sécurité (sur le dos, sans couverture ou objet présentant un risque d’étouffement pour l’enfant); sortez de la chambre quelques minutes (laissez la porte ouverte pour entendre au loin votre bébé). Dans cette position, l’enfant va pouvoir rester seul dans son lit sans être en danger.
Lorsque Bébé est dans son lit, essayez de retrouver votre calme en focalisant votre attention sur autre sujet, et en prenant de longues respirations.
Pour vous calmer et évacuer le stress, vous pouvez aussi serrer un objet dans votre main, écouter de la musique ou laisser aller vos pleurs. Il peut aussi être conseillé d’appeler au téléphone un proche pour dire ce que vous ressentez et obtenir de l’aide.

Si, malgré ça, vous ne parvenez pas à retrouver le contrôle de vos émotions, ou que vous avez l’impression que vous pourriez maltraiter ou secouer votre bébé, appelez le 119 (numéro du service « Allô enfance en danger » disponible 24h/24 et 7j/7) ou le 0 800 00 34 56 (numéro « Allô parents bébé » disponible du lundi au vendredi de 10 à 13 heures et de 14h à 18h).

Que faire lorsqu’un bébé a été secoué ?

Le syndrome du bébé secoué est une urgence médicale. Il est donc impératif de contacter immédiatement les secours médicaux d’urgence (le 15 ou le 112) : « un diagnostic et des soins précoces sont indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques » (Améli.fr). En attendant les secours, placez l’enfant en position latérale de sécurité s’il a des convulsions ou qu’il vomit pour limiter les risques d’étouffement.
Quoiqu’il arrive, gardez en tête qu’il ne faut jamais secouer votre bébé - même s’il a fait un malaise (ou qu’il ne respire plus) et que vous souhaitez le réanimer.