Comment favoriser l’apprentissage de la propreté chez le tout-petit ?

Ne plus porter de couches, faire pipi dans le pot, est-ce le signe d’une liberté nouvelle ?
Apprendre la propreté ou acquérir la continence ? Qu’en est-il exactement ?Quelles sont les étapes que vous pouvez suivre pour accompagner au mieux votre enfant dans l’apprentissage de la propreté ? On décrypte tout cela dans cet article. 

On parle d’apprentissage ou d’acquisition ?

Quand on est parent, une tâche qui revient chaque jour et plusieurs fois par jour, c’est le changement de couche. Alors quand notre enfant est en âge d’apprendre à devenir propre, on a hâte. Mais en vérité, apprend-il vraiment à devenir propre ?

La “propreté” n’est en fait pas un apprentissage mais une acquisition naturelle, telle la marche. C’est une phase dans son développement physiologique, physique, psychique et moteur. En effet, l’enfant acquiert la continence lorsqu’il est en mesure de contrôler ses sphincters qui permettent de retenir ses urines et ses selles.

Uriner et déféquer sont des processus naturels. Vouloir apprendre à son enfant à “être propre” n’est pas vraiment pertinent. On parle alors de l’accompagner dans son acquisition.

Quels sont les critères qui font qu’un enfant est continent ?

Pour maîtriser sa continence, l’enfant doit atteindre une certaine maturité sur les plans neurologique, moteur et affectif. Et chaque enfant a son propre rythme. En effet, la fourchette d’âge pour cette nouvelle acquisition est plutôt large. Elle se situe entre 18 mois et 4 ans environ.

La maturation motrice, c’est celle qui va lui permettre de contrôler ses sphincters. En règle générale, elle est acquise lorsqu’il sait monter l’escalier ou utiliser sa draisienne en dissociant bien ses deux jambes. Pour cela, il est important qu’il ait aussi franchi d’autres étapes préalables : se retourner, ramper, faire du 4 pattes, marcher en crabe.
La maturation affective correspond au fait que l’enfant va prendre conscience que faire pipi ou caca, c’est perdre une partie qui vient de soi, mais que c’est OK. À un certain âge, ils prennent conscience de leurs corps et peuvent être très inquiets d’en perdre un bout, au même titre qu’ils perdraient bras ou une jambe.

Enfin, la maturation neurologique (et sociale), c’est lorsque l’enfant se rend compte qu’on fait nos besoins de façon intime, dans un lieu dédié. Il découvre aussi petit à petit la pudeur.

6 étapes pour aider votre enfant à “devenir propre”

L’observation et la connaissance de son enfant

Pour accompagner au mieux votre enfant à devenir propre, le mieux est de bien l’observer et le connaître. Si vous savez où il en est de son développement moteur et affectif, vous saurez détecter le moment pour passer à l’étape de la continence.

Observer votre enfant sans attente spécifique. Ce sera le meilleur moyen d’être conscient-e qu’il est prêt.

Le lâcher-prise sur la réussite et la pression sociale

Un élément essentiel dans l’acquisition de la continence est le lâcher-prise parental. C’est plus simple à dire qu’à vivre réellement. On a souvent l’échéance de l’entrée à l’école qui peut nous mettre la pression. Le personnel de l’école n’est pas assez nombreux pour s’occuper des changements de couches qui sont parfois nécessaires. À voir, avec chaque établissement bien sûr.

Faites confiance à votre enfant et faites-vous confiance également. Certains petits sont “propres” définitivement la veille de la rentrée et tout se passe alors pour le mieux.

Prenez également conscience que même si votre enfant est déjà continent, les petits accidents peuvent survenir de temps à autre dans les semaines et mois qui suivront. Des évènements peuvent venir perturber la propreté de votre bambin : autre acquisition importante, arrivée d’un nouveau bébé dans la famille, évènement perturbateur…

La découverte : placer le pot, le laisser vous accompagner

Entrons dans le plus concret, comment accompagner son enfant chaque jour vers l’autonomie dans l’hygiène ? Quand vous sentez qu’il est bientôt prêt ou que vous avez déjà tous les signaux au vert, passez à l’action.

Vous pouvez donc acheter en avance le pot qu’il pourra utiliser pour faire ses besoins. Allez le choisir avec votre enfant qui sera fier d’être pleinement acteur de cette étape. Placez-le alors dans les toilettes ou la salle de bain, un lieu choisi pour cette activité précise.

Il peut commencer à l’utiliser comme un jeu, en s’y mettant habillé, ou en y installant ses peluches ou poupons. Jouer des scènes de la vie quotidienne avec votre enfant, il va développer ses compétences liées à la continence.

Vous pouvez aussi (c’est sans doute déjà le cas malgré vous) le laisser vous accompagner quand vous allez vous-même aux toilettes. En lui expliquant ce qui se passe pour vous, il sera plus en mesure de comprendre qu’il fera de même bientôt.

Les propositions à des moments clés

Afin d’accompagner votre enfant dans le perfectionnement de cette acquisition, vous pouvez l’aider en expliquant à chaque fois qu’il fait ses besoins dans sa couche ce qui lui arrive. Vous pouvez lui préciser ce qu’il pourrait faire différemment la prochaine fois : demander en amont, aller sur le pot, etc.

Quand vous le voyez se retenir (parfois, il est trop occupé dans son jeu et ne veut pas se mettre en pause), expliquez-lui ce que vous voyez et invitez-le alors à se rendre aux toilettes. “Quand tu serres ainsi tes fesses, tu sens que ton pipi veut sortir ? Tu peux juste aller sur le pot et revenir jouer après. Ton train va rester ici sans bouger pendant ce temps.”

Proposez-lui aussi à intervalles fixes d’aller sur le pot. Par exemple au réveil le matin, après le repas, avant la sieste ou bien avant (ou au retour d’) une sortie. Grâce à des rituels mis en place, votre enfant prendra l’habitude de faire ses besoins régulièrement et les “accidents” seront plus facilement évités.

La fin des couches

Lorsque l’apprentissage de la propreté a démarré, on garde souvent encore quelques semaines ou quelques mois les couches. Elles restent utiles, pour les temps de sommeil si la continence n’est pas encore acquise pour les siestes et les nuits (selon les enfants, ça peut être très rapide ou plus long à atteindre). On peut aussi en mettre lors de sorties longues ou loin de la maison. Pour éviter l’accident de pipi dans le siège auto ou parce qu’on n’est pas sûr d’avoir des toilettes à disposition.

Une fois l’habitude bien ancrée, on peut se passer des couches et dire adieu à cet achat si fréquent et assez coûteux de la vie de parents. Cependant, restez conscient que les régressions peuvent arriver et qu’il faut revenir parfois, quelque temps, aux couches. C’est OK, chaque enfant a son propre rythme.

Les encouragements et félicitations

Une étape importante pour que votre enfant assimile bien ces nouvelles habitudes, c’est votre attitude. Encouragez-le régulièrement (sans lui mettre la pression) et félicitez-le à chaque réussite.

Devenir un grand peut le motiver et l’aider à prendre conscience de cette étape de sa vie.

Quel bonheur d’enfiler des petites culottes comme les plus grands et de bouger encore plus son corps pour poursuivre ses découvertes du monde !

À partir de quand s’inquiéter si votre enfant “n’est pas propre” ?

Nous l’avons précisé, chaque enfant a un rythme qui lui est propre pour chaque acquisition. Peut-être que le vôtre tarde à devenir propre et que cela vous inquiète.

Si la situation traîne, parlez-en à son médecin ou son pédiatre qui sauront vous rassurer sur sa maturité.

On estime qu’avant 4-5 ans le jour et 6 ans la nuit, il n’y a pas vraiment lieu de s'inquiéter d’un problème d’ordre physique concernant la continence. Au-delà, faites-vous accompagner pour vérifier que rien ne l’empêche de franchir cette étape.

La propreté est l’une des grandes étapes qui font passer nos bébés à un stade de “grand”. Accompagnez vos enfants dans la bienveillance lors de cette acquisition qui se fera naturellement. Et profitez des saisons estivales si vous le pouvez pour vous simplifier la vie et enfin en finir avec les couches !